Gilles Paris succède à Sébastien Carganico à la tête du Pôle d’indépendance
Après huit ans à la tête du Pôle d’indépendance, Sébastien Carganico a décidé de passer la main. On ne reste pas si longtemps à la tête d’une instance si importante sans y imprimer sa marque et Sébastien aura indéniablement été un acteur essentiel du combat du groupe Le Monde pour son indépendance éditoriale.
Créé en 2010, lors de l’arrivée du trio d’actionnaires Pierre Bergé, Xavier Niel Matthieu Pigasse, le Pôle d’indépendance regroupe les représentants des rédactions et des personnels du Monde, de Télérama, de Courrier International, de La Vie et de VM Magazines ainsi que les élus de la Société des lecteurs du Monde et le représentant des actionnaires historiques du groupe. Mais surtout, par une série de droits et de veto, le Pôle d’indépendance a le rôle d’un actionnaire disposant d’une “golden share”, ce qui garantit nos droits et les pérennise sans limitation de temps et ce quelle que soit notre participation au capital (aujourd’hui de 25%). Autant dire que sa position est stratégique.
Au Monde, chacun connaissait déjà Sébastien Carganico, puisqu’il était le chef de la documentation du quotidien, avant d’en devenir, il y a quelques mois, le secrétaire général. A la tête du Pôle, il a apporté de surcroît son sens politique et son art de la négociation dans des moments parfois tumultueux de la vie de notre groupe. En 2018, lors de l’arrivée par surprise de Daniel Kretinsky, après qu’il eut racheté 49% des parts que Matthieu Pigasse détenait dans la société Le Nouveau Monde, c’est notamment Sébastien qui avait mené, avec le président de la Société des rédacteurs du Monde, les discussions qui ont abouti à nous donner un droit d’agrément. Droit qui oblige désormais tout actionnaire souhaitant céder ses parts à obtenir l’agrément des associés, c’est-à-dire notamment le nôtre.
Plus récemment, lorsque Xavier Niel a décidé de créer un Fonds de dotation où il transférait ses avoirs de presse, c’est encore le Pôle, sous la direction de Sébastien, qui en a discuté les statuts, afin de nous permettre notamment de siéger au conseil d’administration du Fonds et de rendre incessible les titres du groupe Le Monde et de L’Obse cession à l’extérieur. Nous tenons donc à le remercier chaleureusement d’y avoir mené une action déterminée qui profite à tous.
Pour le remplacer, la Société des rédacteurs du Monde a proposé Gilles Paris, qui a été élu à l’unanimité par l’ensemble des composantes du Pôle.
La plupart d’entre vous connaissent la signature de Gilles dans Le Monde et ont lu ses reportages politiques ou économiques, ses chroniques de correspondant à Jérusalem puis à Washington et, tout récemment, ses analyses en anglais dans Le Monde in english, lancé ces derniers mois. Au-delà de son impeccable réputation de journaliste, il est lui aussi doté de ce sens politique et diplomatique indispensable et d’un humour qui, nous en sommes certains, feront de lui un délégué du Pôle d’indépendance solide.
Nous serons bien sûr à ses côtés dans cette tâche, n’en doutez pas.
Le Pôle d’indépendance.